Un enclos d’habitat de l’âge du bronze

La fouille effectuée couvrait un peu plus de sept hectares et portait sur quatre secteurs distincts. Elle offre l’opportunité rare d’étudier l’évolution d’un territoire sur plusieurs millénaires. De nombreux vestiges ont déjà été mis au jour. Pour les périodes les plus anciennes, les archéologues ont mis en évidence un vaste système agraire de l’âge du Bronze (vers 1400 av. J.-C.). Celui-ci est constitué de fossés délimitant des chemins ou encore des parcelles destinées au parcage du bétail ou aux cultures. Un vaste enclos s’insère dans ce dispositif et ceinture un habitat. Les traces visibles au sol indiquent la présence de plusieurs maisons de terre et de bois. Le mobilier archéologique mis au jour (céramique, outils en pierre) témoigne d’activités domestiques mais aussi artisanales (tissage).

Ainsi la mise en valeur du territoire commence dès l’âge du Bronze. La mise en place d’un système agraire à grande échelle, couvrant plusieurs dizaines d’hectares, a très probablement été impulsée par des élites à la tête de territoires cohérents et de réseaux commerciaux dont certains se structurent déjà à l’échelle de l’Europe.

Une occupation à l’âge de fer et à l’Antiquité

Au début de l’âge de Fer (vers 700 av. J.-C.), comme en témoignent les vestiges d’une petite ferme, le secteur est encore habité mais semble-t-il moins densément. Un peu plus tard, à l’époque gauloise (entre -300 et -50 av. J.-C.), l’occupation décroît. Le secteur semble alors complètement boisé.

Au début de l’époque antique (vers le Ier siècle ap. J.-C.), la mise en place d’un nouveau réseau de chemins et d’un système parcellaire marque une nouvelle mise en valeur du secteur. La trame agraire reprend d’ailleurs en partie celle aménagée 1 500 ans plus tôt. Les indices d’habitats restent diffus et il est probable que ces derniers se développent en périphérie des actuelles zones de fouille.

Un village médiéval

Pour le Moyen Âge, la densité des vestiges est particulièrement remarquable. Les éléments de datation disponibles indiquent une occupation entre le VIIème siècle et le XIVème siècle de notre ère, matérialisée par de multiples chemins et fossés qui structurent le paysage. Sur les quatre zones de fouille, de nombreux bâtiments ont par ailleurs été découverts. Pour certains, il s’agit de simples habitations. Pour d’autres, de dimensions plus importantes, il s’agit de constructions particulières à vocation collective ou artisanale. L’une des zones de fouille a livré 25 à 30 constructions qui s’organisent parfaitement autour d’axes de circulation et au cœur d’un système d’enclos : ces vestiges témoignent de la présence d’un village complet, occupé durant plus de cinq siècles. L’organisation de cet ensemble et sa persistance dans le temps sont tout à fait inédits pour la Bretagne.

La forte densité de vestiges du Moyen Âge sur le site de Ploudaniel/Plouédern semble en partie liée à la présence d’un habitat élitaire à proximité (motte castrale près du village de Leslouc’h) qui a très probablement cristallisé l’installation de populations dans la durée et l’espace.

La qualité des vestiges mis au jour sur la commune, ainsi que la continuité d’occupation montrent que notre territoire étudié a été fréquenté et apprécié depuis longtemps, tant pour ses qualités agronomiques que pour son implantation.

 

Morceaux d’amphore trouvé lors des fouilles à Plouédern

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le rapport complet des fouilles archéologiques du site est disponible à la bibliothèque de Plouédern.

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